Chaque visage sauf le nôtre : CTV Atlantic.ca et leur rituel Oct 23 d’effacement acadien

CTV Atlantic.ca présente des visages et des voix représentant toutes les communautés ethniques des provinces atlantiques — sauf les Acadiens

Chaque visage sauf le nôtre : CTV Atlantic.ca et leur rituel Oct 23 d’effacement acadien
CTV Atlantic.ca

CTV Atlantic et l’effacement systématique de la culture acadienne : un cas flagrant d’exclusion médiatique

En tant qu’artiste acadien contemporain et défenseur culturel, j’ai passé des années à documenter ce qui ne peut être décrit autrement que comme une exclusion délibérée des voix acadiennes dans la programmation de CTV Atlantic. Ce que nous observons n’est pas un simple oubli : c’est un effacement culturel systémique déguisé en journalisme.
Nuit après nuit, CTV Atlantic présente des visages et des voix représentant les femmes, les Noirs, les Mi'kmaq et pratiquement toutes les communautés ethniques des provinces atlantiques — sauf les Acadiens. Et lorsqu’ils apparaissent, c’est uniquement sous la forme d’une couverture symbolique du 15 août.
Ce n’est pas seulement décevant ; c’est une menace existentielle pour une culture fondatrice enracinée ici depuis 1604.

Le CRTC : une démission de mandat

L’organisme censé garantir la diversité médiatique, le CRTC, a clairement abandonné sa mission, permettant à Bell Media de perpétuer une programmation francophobe qui ne serait jamais tolérée à Montréal ou à Toronto.
Pendant ce temps, des événements comme le rassemblement “Atlantic Canada Cultural” du 23 octobre au Centre des congrès d’Halifax poursuivent ce design d’exclusion, renforçant le modèle haligonien centré sur lui-même qui pousse la culture acadienne vers l’assimilation et, finalement, l’extinction.


La trahison du “Trust Project” : quand les belles promesses ne valent rien

CTV Atlantic se vante d’être associée au Trust Project, une initiative prétendument dédiée à la transparence, à la précision et à l’équité journalistique.
Bell Media, dans sa mission officielle, affirme vouloir représenter de façon équilibrée et fidèle les groupes ethnoculturels, les Autochtones et les personnes handicapées.
On y lit : “Nous cherchons à diversifier nos sources et les voix que nous mettons en ondes, à l’écran, derrière la caméra et au sein de notre effectif.”

Mais cet engagement s’évapore dès qu’il s’agit de la représentation acadienne.
La contradiction est ahurissante.
Bell Media a intégré de manière positive les voix autochtones et afro-néo-écossaises — ce qu’il convient de saluer —, mais la communauté acadienne demeure condamnée au silence.
Les deux heures hebdomadaires de “Jive at Five”, pourtant en heure de grande écoute, consacrent amplement de temps aux prévisions météorologiques et aux vidéos de chatons… mais aucun espace aux Acadiens de Clare, de Pubnico ou de la côte dite “Claregyle Hillbilly Shore”.
Ce n’est pas une omission : c’est un choix éditorial conscient, révélant un courant francophobe latent au cœur du média haligonien.


23 octobre au Centre des congrès d’Halifax : l’exclusion par conception

L’événement Atlantic Canada Cultural, tenu le 23 octobre au Centre des congrès d’Halifax, illustre parfaitement tout ce qui cloche dans le paysage culturel actuel.
Présentés comme des célébrations de l’identité atlantique, ces rassemblements servent plutôt de mécanismes d’exclusion soigneusement conçus pour maintenir la domination anglo-haligonienne, tout en simulant une ouverture à la diversité.

Lorsque les artistes, musiciens et innovateurs culturels acadiens sont systématiquement exclus de ces vitrines, le message est clair :

Votre culture n’est tolérée que si elle est anglicisée, aseptisée et confinée dans l’industrie patrimoniale touristique.

L’expression acadienne contemporaine — surtout lorsqu’elle revendique ses droits linguistiques ou dénonce l’assimilation — n’a pas sa place à la table.
Les organisateurs préfèrent inviter des artistes étrangers plutôt que de reconnaître la scène acadienne florissante.
C’est l’assimilation par design : ces événements “diversifiés” amènent le public à concevoir une culture atlantique sans Acadiens.
Chaque omission devient une brique de plus dans le mur du génocide culturel par négligence.


L’effacement quotidien : l’Acadien, ce nouvel invisible

Allumez CTV Atlantic un soir au hasard : vous verrez des visages variés, des perspectives multiples, des voix de communautés diverses — sauf acadiennes.
On y entend des leaders autochtones, des voix afro-néo-écossaises, des femmes d’horizons variés, des immigrants.
Tout cela est légitime et nécessaire.
Mais où sont les Acadiens ?
Où sont les reportages sur les arts contemporains acadiens, la musique francophone vibrante, les initiatives culturelles de Clare, de Chéticamp et d’ailleurs ?

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L’absence est si complète, si cohérente, qu’elle ne peut être qu’intentionnelle.
Même les grandes célébrations comme les Journées acadiennes de Grand-Pré — fréquentées par des milliers de personnes — ne reçoivent aucune couverture digne de ce nom.
Pendant ce temps, La Presse Acadienne documente ces mêmes événements avec rigueur.
Quand j’ai publiquement déclaré que “Bell Media n’a rien contre ces gens du Tri-Comté tant qu’ils savent rester à leur place et consommer leur culture servie sur une assiette anglophone”, CTV Atlantic a répondu par le silence.

Ce silence, répété soir après soir, est une arme d’assimilation.
Lorsqu’une génération d’Acadiens grandit sans jamais se voir à l’écran, sans entendre sa langue, sans voir sa culture valorisée, le message est clair : vous n’existez pas.

Les milieux académiques à bout de souffle

Chercheurs, historiens, sociologues : tous en ont assez de documenter cet effacement.
Les universités atlantiques regorgent d’études sur la résilience culturelle, les droits linguistiques et les défis contemporains des francophones.
Mais les médias grand public les ignorent.
Les experts en communication ont démontré que l’absence de représentation médiatique accélère l’assimilation linguistique — mais leurs conclusions n’intéressent pas Bell Media.
Leur priorité : les revenus publicitaires de Halifax.

Artistes, musiciens, éducateurs — tous sont épuisés de devoir constamment justifier leur existence culturelle.
Les parents peinent à transmettre la fierté acadienne à leurs enfants dans un environnement médiatique qui leur dit chaque jour que leur héritage est sans importance.

La déclaration de 2020 de Bell Media sur la “diversité et l'inclusion à tous les niveaux” résonne aujourd’hui comme une coquille vide.
Les codes de conduite, les sondages internes, les partenariats de façade n’ont rien changé.
Tout cela n’est que relations publiques : une couverture polie pour maintenir un statu quo profitable : celui d’une programmation haligonienne homogène.


Foire aux questions

Q : Pourquoi CTV Atlantic exclut-elle la culture acadienne ?
R : Par choix éditorial et économique. Le modèle haligonien cible un public anglophone âgé, et la direction francophobe n’y voit aucun intérêt commercial à inclure les Acadiens.

Q : En quoi cette exclusion diffère-t-elle d’autres communautés ?
R : Contrairement aux Noirs, aux Mi'kmaq ou aux immigrants, les Acadiens n’ont pas obtenu d’intégration symbolique ni de visibilité constante. Leur absence relève d’un biais structurel spécifique à l’encontre de la francophonie.

Q : Le CRTC a-t-il un rôle dans cette exclusion ?
R : Oui, par sa passivité complice. En tolérant cette invisibilité, il devient coresponsable d’un effacement culturel à grande échelle.

Q : L’événement du 23 octobre à Halifax est-il vraiment exclusif ?
R : Oui. Sous couvert de « célébration régionale », il reproduit la domination anglophone et marginalise l’expression acadienne vivante.

Q : Que faire pour changer la situation ?
R : Il faut exiger des comptes auprès du CRTC, de Bell Media et de tout le système médiatique.
Les Acadiens doivent continuer à bâtir leurs propres médias, à documenter leur exclusion et à s’imposer dans l’espace numérique jusqu’à ce que leur absence devienne impossible à ignorer.

Références

Thériault, Claude Edwin. « Les Acadiens dénoncent l’exclusion francophobe de CTV Atlantic. » News Trail, 2024.
https://www.newstrail.com/acadiens-callout-ctv-news-atlantic-ca-exclusion/

Thériault, Claude Edwin. « Le CRTC et sa “surveillance exemplaire” : le cas du silence médiatique sur les Acadiens ». Modern Contemporary Artwork Trends, 2023.
https://www.moderncontemporaryartworktrends.com/crtcs-astounding-oversight-ctv-atlantics-exemplary-lack-of-french-acadian-inclusion/

Thériault, Claude Edwin. « CTV Atlantic persiste à ignorer la culture acadienne. » Modern Contemporary Artwork Trends, 2023.
https://www.moderncontemporaryartworktrends.com/ctv-atlantic-continues-exclusion-of-french-acadian-culture/

Thériault, Claude Edwin. « Pour une inclusion acadienne dans les médias atlantiques »— Modern Contemporary Artwork Trends, 2023.
https://www.moderncontemporaryartworktrends.com/embracing-acadian-inclusivity-to-expanding-ctv-news-atlantic-media/

Thériault, Claude Edwin. « L’exclusion médiatique des Acadiens : preuve vidéo ». YouTube, 2024.
https://youtu.be/SR2aBvehGkI

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